Fiche crée par Olivier ANTONINI , responsable de l'association Bébésaurus
Fiche d’élevage pour Pogona
vitticeps
Pogona vitticeps est un agamidé originaire de l’intérieur de l’Australie, de tous les
états fédéraux de l’Est jusqu’à la moitié est de l’Australie du Sud et le
territoire nord du Sud–Est.
L’agame barbu est un lézard très populaire en terrarium pour son tempérament
curieux et docile. Cet agamidé atteint une taille de 50 cm environ. Il est
omnivore.
AMENAGEMENT DU TERRARIUM
Un terrarium adapté à recevoir un couple ou un trio
de jeunes Pogona vitticeps peut mesurer 60 x 40 x 30 cm environ. Pour
les adultes, il faudra prévoir un terrarium de 120 x 70 x 70 cm au minimum.
D’une manière générale, on peut garder ensemble un mâle et plusieurs femelles,
tandis que deux mâles adultes ne peuvent cohabiter. Un tube néon qui émet des
UVA et UVB, nécessaires à la correcte absorption intestinale du calcium (type
Zoomed Reptisun 5.0® ), sera placé à l’intérieur du terrarium (le verre empêche
le passage des UV), sur le plafond ou sur la paroi du fond, tout en sachant que
les UV émis par ce type de néons ne sont plus efficaces au-delà de 30 cm
environ.
Sur un côté du terrarium des juvéniles, un spot de 40W, placé à 20 cm du sol,
crée un point chaud qui atteint 40–45° C. Au point le plus frais, au côté
opposé, la température sera de 25–28° C environ. Pour les adultes, j’utilise
une lampe à vapeur de mercure mixte de 150W (type Powersun®), le terrarium
étant assez spacieux. Un aménagement de ce genre est indispensable car P.
vitticeps est un lézard déserticole et heliotherme, c’est–à–dire qu’en
milieu naturel il se chauffe par rayonnement solaire. Si le terrarium est
chauffé par le bas (avec un câble ou un tapis chauffant, par exemple) ou s’il
est chauffé par une lampe qui n’émet pas de lumière (comme la lampe infrarouge
ou la lampe céramique), l’agame barbu n’aura pas des bonnes conditions de
maintenance et il pourra ne plus s’alimenter, dépérir et mourir, même si la
température ambiante est suffisamment élevée.
La nuit le chauffage est coupé et la température du terrarium redescend à la
température de la pièce (entre 16 et 25° C, selon la saison).
Des aérations grillagées permettent un changement d’air suffisant pour empêcher
la surchauffe du terrarium.
Le décor sera le plus simple possible pour éviter de donner trop de cachettes
aux grillons et autres proies (les insectes peuvent devenir des
"prédateurs" pour les lézards, surtout la nuit : ils peuvent les
blesser, les mutiler ou les tuer). Le décor–type pour mes terrariums d’élevage
des jeunes P. vitticeps est composé par quelques branches qui permettent
aux animaux de grimper jusqu’au tube néon et un demi–tuyau sous lequel les
lézards peuvent se cacher quand ils sont stressés ou pour dormir. Dans le
terrarium des adultes, j'aménage également une souche, une grosse branche et
des écorces de chêne–liège pour augmenter la "surface vitale" à mes
animaux. Les pogonas grimpent souvent sur les branches, de taille adaptée, qui
les rapprochent du tube néon ou du point chaud.
Les jeunes sont maintenus sans substrat jusqu’à ce qu’ils aient atteint la
taille de 15 cm. De cette manière, les risques d’occlusion intestinale sont
moindres. Cela me permet également de contrôler leurs excréments, source de
renseignements sur leur état de santé, et de leur garantir une hygiène
maximale, car je nettoie à la javel le fond du terrarium tous les jours. Pour
les jeunes de plus de 15 cm et les adultes, j’utilise comme substrat du
Litalabo®, à savoir des minuscules copeaux de bois conçus pour les cobayes qui,
même s’ils sont ingérés, ne provoquent pas des blessures internes car ils ne
sont pas coupant et sont éliminés avec les excréments.
ALIMENTATION
Le menu de base des jeunes P. vitticeps en
terrarium comprend en premier lieu des insectes de taille adaptée, c’est–à–dire
qui ne soient pas plus grands que la tête du lézard. D’une manière générale,
les micro–grillons (Acheta domestica, Gryllus assimilis) et les
micro–blattes (Nauphoeta cinerea, Blaptica dubia, Blaberus atropos)
représentent les insectes les plus adaptés. Les vers de farine, les asticots
et les teignes de ruche sont à proscrire. Les jeunes lézards ne digèrent
pas la chitine des vers de farine, les asticots quant à eux peuvent être
traités et ainsi empoisonner l’animal.
Les jeunes P. vitticeps seront nourris avec des insectes tous les jours.
Avant de leur donner des insectes, on leur proposera une coupelle de salade
hachée finement (romaine, frisée, scarole, mâche, chicorée, cresson, endives…)
et éventuellement des légumes râpés (carottes, courgettes…) ou coupés très finement
(haricots verts…).
Les insectes, ainsi que la salade et les légumes, seront saupoudrés avec du
carbonate de calcium à chaque fois qu’ils seront proposés, tandis qu’une fois
par semaine on ajoutera à la nourriture des vitamines par un mélange de
"Petphos® croissance" (complément vitaminique pour chiots) et de
vitamines pour oiseaux (Ocevital®).
Aux P. vitticeps adultes, on peut également proposer des souriceaux,
pinkies ou blanchons. Cependant –selon l’état général de l’animal, la saison et
le sexe (les mâles seront nourris moins que les femelles en phase de
reproduction)– il est préférable d’envisager un régime constitué au 80% de
végétaux.
Une coupelle d’eau devra être toujours présente dans le terrarium et changée
quotidiennement. Pour les adultes, je mets dans le terrarium une petite bassine
d’eau (25cm x 10cm x 5cm) dans laquelle ils peuvent se baigner.
REPRODUCTION
Pour reconstituer en captivité le rythme des
saisons, il est nécessaire –pour les juvéniles également– de varier la
photopériode, qui sera de 14h en été et 8h en hiver. Le changement de la durée
du jour sera mis en place progressivement, en modifiant la photopériode d’une
demi–heure par semaine à partir du mois de septembre jusqu’à atteindre les 8h
de lumière à la fin–novembre. Début décembre, dans le terrarium des adultes la
lampe et le tube néon sont éteints et les animaux entrent dans une phase de
repos pendant laquelle ils restent tout le temps dans leur cachette ou sur les
branches. Il faut préciser que quinze jours avant l’extinction du chauffage
(spot etc.), il est nécessaire d’arrêter d’alimenter les animaux, afin qu’ils
commencent l’hivernage avec les intestins presque vides. Les températures
varient entre 15 et 23° C environ. En revanche, pendant cette période
d’hivernage, les juvéniles continuent à être chauffés et à s’alimenter trois
fois par semaine environ. Début–janvier, la lampe et le néon seront de nouveau
allumés chez les adultes et la durée du jour augmentera d’une demi heure par
semaine jusqu’à la mi–février (il y aura alors 11h30 de lumière par jour) ;
ensuite, on ajoutera encore une demi heure au début–mars (12h), à la mi–mars
(12h30), au début du mois de mai (13h), à la mi–juillet (13h30) et finalement
au début–août (14h).
A l’âge d’un an –si les lézards ont atteint la taille adulte– P. vitticeps
peut se reproduire. Les accouplements commencent assez tôt en saison
(janvier–février) et peuvent parfois se poursuivre jusqu’en septembre. D’après
mes observations, une femelle peut pondre jusqu’à 7 fois par saison. Le temps de
gestation est d’environ 3 semaines. Chaque ponte est constituée de 20 à 45
œufs. Les œufs sont pondus dans un trou creusé par la femelle dans la boite de
ponte, et aussitôt recouvert. Les œufs sont mis en incubation dans une boite
contenant 5 cm de tourbe humide et fermée par un couvercle troué. Cette boite
sera placée dans un incubateur où la température est de 30° C et l’hygrométrie
de 100% environ. Les œufs éclosent après 50 à 60 jours environ.
Pour en savoir plus :
BIBLIOGRAPHIE
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