Fiche crée par Olivier ANTONINI , responsable de l'association Bébésaurus
Tableau
1. Classification du genre Uromastyx Merrem
1820 COMPLEXE DES
"ACANTHINURA"
1. Uromastyx acanthinura acanthinura Bell 1825 est de l’Algérie, sud
de laTunisie, nord–ouest de la Lybie Uromastyx acanthinura nigriventris Rothschild
& Hartert 1912 nord et
sud-ouest de l’Algérie, Maroc
2. Uromastyx dispar dispar Heyden 1827 Soudan, Tchad Uromastyx dispar flavifasciata Mertens 1962 Sahara
Occidental, Mauritanie, sud–ouest de l’Algérie Uromastyx dispar maliensis Joger & Lambert 1996 nord–est du Mali, sud-ouest de l’Algérie 3. Uromastyx geyri Müller 1922 sud de
l’Algérie, nord–est du Mali, nord–ouest du Niger (Hoggar) 4. Uromastyx alfredschmidti Wilms & Böhme 2000 ouest de la Lybie, sud–est de l’Algérie COMPLEXE
DES
"AEGYPTIA" 5.
Uromastyx aegyptia aegyptia (Forskall 1775) Egypte
(à l’est du Nil), Soudan, Israël Uromastyx aegyptia microlepis Blanford 1874 nord de l’Arabie Saoudite, Israël, Syrie, Irak, Iran, Jordanie 6. Uromastyx leptieni Wilms & Böhme 2000 nord d’Oman, est des Emirats Arabes Unis 7. Uromastyx occidentalis Mateo et al. 1999 Sahara
Occidental UROMASTYX
D’IRAN 8. Uromastyx asmussi (Strauch 1863) nord et est d’Iran, sud–ouest d’Afghanistan, sud– ouest du Pakistan UROMASTYX
INDIEN 9. Uromastyx hardwickii Gray 1827 Pakistan, sud-est de l’Afghanistan, nord de l’Inde UROMASTYX
D’IRAK 10. Uromastyx loricata (Blanford 1874) centre–nord
d’Irak, sud–ouest d’Iran COMPLEXE
DES "OCELLATA" 11. Uromastyx benti (Anderson 1894) Yemen, Oman, sud de l’Arabie Saoudite 12. Uromastyx ocellata Lichtenstein 1823 nord-ouest
de la Somalie, Djibouti, Erythrée, nord du Soudan, sud–est de l’Egypte 13. Uromastyx ornata ornata Heyden 1827 est de l’Egypte, sud d’Israël, nord–ouest de l’Arabie Saoudite Uromastyx ornata philibyi Parker
1938
Arabie Saoudite, Yemen 14. Uromastyx macfadyeni Parker 1932 nord-ouest de la Somalie UROMASTYX
DE SOMALIE 15. Uromastyx princeps O’ Shaughnessy
1880 Somalie UROMASTYX D’OMAN 16.
Uromastyx thomasi Parker 1930
Oman |
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Le genre Uromastyx Merrem, 1820 fait partie de la famille des Agamidae. Selon la nouvelle classification proposée par Wilms et Böhme en 2001, il comprend 16 espèces et 9 sous-espèces (Tableau La zone de répartition du genre Uromastyx est une zone très
étendue qui, à partir du Sahara occidental, traverse tout le Nord de l’Afrique,
le Moyen Orient, l’Irak, l’Iran, le Sud de l’Afghanistan, le Pakistan jusqu’au
Nord-Ouest de l’Inde (Fig. 1). Uromastyx, appelé « dob » en arabe et
« fouette-queue » en français en raison de la manière de se défendre
en fouettant avec sa queue épineuse, est un lézard herbivore, terrestre,
sédentaire, diurne et héliophile. Il occupe les biotopes pierreux et rocheux
des milieux désertiques et semi–désertiques tandis qu’on ne le trouve pas sur
les étendues sablonneuses (dunes) qui constituent des barrières à ses
déplacements. Toutes
les espèces d’Uromastyx sont classées en ANNEXE II de la Convention
internationale sur les espèces en danger (Convention on International Trade in
Endangered Species, C.I.T.E.S.) dite aussi "Convention de
Washington". Les individus prélevés dans la nature doivent être donc
vendus avec un numéro de CITES. Ceci permet de contrôler le commerce
international de cette espèce qui est considérée comme relativement menacée
dans son habitat naturel. L’importation des Uromastyx en Europe occidentale
est limitée seulement à certaines espèces qui sont donc plus connues que
d’autres par leur détention et reproduction en captivité. A ma
connaissance, on peut se procurer, en France, à ce jour, Uromastyx
acanthinura nigriventris, Uromastyx dispar maliensis, Uromastyx
dispar flavifasciata, Uromastyx geyri, Uromastyx aegyptia
aegyptia, Uromastyx ocellata, Uromastyx ornata ornata et Uromastyx
hardwickii. Les notes qui suivent concernent la
maintenance de huit espèces et sous–espèces d’Uromastyx : –
–
Uromastyx acanthinura nigriventris –
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Uromastyx dispar maliensis –
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Uromastyx dispar flavifasciata –
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Uromastyx geyri –
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Uromastyx aegyptia aegyptia –
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Uromastyx ocellata –
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Uromastyx ornata ornata –
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Uromastyx hardwickii Parmi ces espèces et sous–espèces, quatre
ont été reproduites entre 2000 et 2003 dans les locaux de l’association
Bébésaurus, c’est-à-dire : U. a. nigriventris, U. d. maliensis, U.
geyri et U. ocellata. Aménagement du terrarium
Les dimensions du terrarium varient selon la taille et
l’âge des animaux. Les couples reproducteurs de taille moyenne (U.
acanthinura, U. d. maliensis, 35-40 cm environ) ainsi que les petits groupes (3 ou 4 individus) d’Uromastyx de
petite taille (U. ocellata, 30 cm maximum) ou de taille moyenne (U.
o. ornata, U. geyri, 35 cm environ) sont logés dans des terrariums
qui ont une surface au sol de 100 x 100 cm ou 180 x 50 cm. Les deux groupes de 3 individus U. a. aegyptia,
Uromastyx de grande taille (70-75 cm maximum) sont logés dans des
terrariums de 200 x 100 cm. Un groupe de 8 individus U. hardwickii (35 cm environ)
est logé dans un terrarium de 200 x 100 cm. Les
juvéniles (20-25 cm) sont logés seuls dans des terrariums 100 x 50 cm. Quand cela est possible, une bonne profondeur sera
privilégiée car Uromastyx se sent plus en sécurité s’il a du recul par
rapport à l’"extérieur". La hauteur des
terrariums varie entre 50 cm et 60 cm. Ceci permet d’aménager, grâce au décor
(souche, écorce de liège…), un endroit près du tube néon (30 cm
maximum), là où les lézards peuvent profiter du rayonnement UVA et
UVB. Généralement, Uromastyx ne grimpe pas sur les branches, sauf U.
ocellata et U. o. ornata, ou les juvéniles. Sur les côtés du terrarium ou au plafond il y a des aérations grillagées (mes
terrariums sont en bois sur les trois côtés, avec des vitres sur glissières devant)
qui permettent un changement d’air suffisant et empêchent la surchauffe du
terrarium. Sur un côté du terrarium je mets un spot de 60W (ou une
lampe à vapeur de mercure mixte de 160W pour les terrariums 200 x 100 cm) à 20
cm du sol et avec une pierre plate au-dessous de manière à créer un point chaud
qui atteint 45 à 50° C. Au point le plus frais, au côté opposé, la température
sera de 28° C environ. Un bon gradient thermique est très important car il
permet à l’animal de régler sa température interne par des adaptations
comportementales. Ainsi qu’il le fait dans le milieu naturel, Uromastyx
se chauffe, le matin, par rayonnement en se dressant sur les pattes
antérieures, le dos vers la source de chaleur. Cependant, en captivité on peut
souvent observer l’animal se chauffer aussi par conduction en s’aplatissant sur
la pierre situé sous le spot. Quand il a atteint sa température optimale il
s’éloigne de lui-même vers le point le plus frais du terrarium. S’il n’arrive
pas à baisser suffisamment sa température interne [c’est-à-dire si celle–ci
reste supérieure à 39° C en milieu naturel (Grenot,
1976)], Uromastyx manifestera son état par une
ventilation rapide en ouvrant la bouche (polypnée thermique), ce qui représente
un moyen de refroidissement par évaporation bucco-pharyngée (Grenot &
Loirat, 1973). Selon la saison et la température de la pièce, je mets en
place un tapis chauffant (Habistat®) qui, à la différence des câbles
chauffants, ne peut pas être aisément déterré. Une forte luminosité et une chaleur importante sont
essentiels pour une maintenance correcte d’Uromastyx en captivité. Ces
données sont maintenues constantes pendant la durée du jour qui sera de 14
heures au maximum en août et de 8 heures au minimum pendant la période
d’hivernage (voir chapitre sur la reproduction). Les juvéniles
sont chauffés par un petit spot de 40W : leur besoin de chaleur est
sensiblement le même que celui des adultes. La nuit le
chauffage est coupé et la température du terrarium redescend à la température
de la pièce qui varie, selon les saisons, entre 15 et 30° C. En ce qui concerne le substrat, après avoir presque tout
essayé et avoir aussi perdu un individu par occlusion intestinale causée par un
éclat de hêtre, j’ai opté pour le Litalabo®, ce sont des minuscules
copeaux de bois conçus pour les cobayes qui, même s’ils sont ingérés, ne
provoquent pas des blessures internes car ils ne sont pas coupant et sont
éliminés avec les excréments. Une idée intéressante nous vient des Etats
Unis où certains éleveurs maintiennent leurs Uromastyx sur un substrat
constitué de graines pour oiseaux; en ce qui me concerne, je trouve un tel
aménagement pas vraiment économique ni hygiénique. Les nouveau-nés et les juvéniles jusqu’à 11cm environ sont
maintenus sans substrat ou sur du Sopalin, ce qui me permet de contrôler plus
facilement leurs excréments, source de renseignements sur leur état de santé.
Pour la même raison, je garde sans substrat les animaux malades. Le décor de mes
terrariums est constitué en premier lieu d’une écorce (ou une tuile),
indispensable pour le bien-être de ces lézards qui s’y cachent quand ils sont
stressés ou quand ils dorment. Cet abri est
placé du côté frais du terrarium. Pour qu’ils s’y sentent en sécurité,
quand ils y sont debout la tête doit toucher le "plafond" ou, mieux
encore, ils ne doivent pas pouvoir s’y tenir debout. En principe, il doit y
avoir une cachette par animal, mais j’ai constaté que souvent ils dorment dans
la même sans problèmes. Une souche assez grande pour permettre aux animaux de s’approcher
du tube néon installé au plafond et qui peut être escaladée facilement –ou une
écorce qui monte vers le néon– constitue la dernière pièce indispensable du
décor. Selon la place à disposition, j’ajoute également des cactus en
plastique, des cailloux, parfois des branches, en prenant toutefois garde à
qu’il y ait toujours un espace ouvert suffisant pour permettre aux lézards de
se déplacer aisément et notamment de s’accoupler. Etant donné la puissance que ces lézards ont dans leur
mâchoire et la capacité coupante de leurs dents, j’évite les plantes en
plastique, dont les feuilles peuvent être ingérées, ainsi que n’importe quelle
plante véritable. Je fais aussi attention à que les éléments du décor ne soient
pas simplement appuyés sur le substrat mais qu’ils touchent le fond du
terrarium car, en creusant, les fouette–queues risquent de se faire écraser par
la souche, les pierres etc. (en particulier les juvéniles et les animaux de
petite taille). Tous les deux
mois je change le substrat et je passe tout, y compris le décor, à l’eau de
javel. Alimentation
en captivité
Uromastyx est un
lézard herbivore. En milieu
désertique, le fouette–queue ne s’alimente pas de manière régulière mais en
suivant le cycle des saisons selon les précipitations, plus au printemps, peu
en été, de nouveau en automne, presque pas en hiver (Grenot, 1976). En captivité également il est indispensable
de suivre un cycle annuel dans la prise de nourriture, qui sera plus fréquente
et plus riche au printemps et en automne, plus espacée en été et inexistante
pendant l’hivernage. En terrarium, son menu de base comprend en premier lieu des
végétaux, notamment des feuilles,
des salades et des légumes. Les salades et les feuilles que je leur donne sont
de préférence celles qui ont un bon rapport phospho-calcique (deux fois plus de
calcium que de phosphore), donc scarole, mâche, chicorée, cresson, frisée,
romaine, endives, blettes, pissenlit, trèfle, luzerne, fanes de
carottes, de navets et de radis, faux acacia (robinier), mûrier–platane, lierre
terrestre (Glechoma hederacea), grand plantain (Plantago major), Malva
silvestris. Les fleurs aussi constituent un mets de choix, par exemple
les fleurs de pissenlit, trèfle, robinier, courgette,
hibiscus, forsythia, genêt, pâquerette, robinier, luzerne, mimosas. Avec une
fréquence hebdomadaire variable selon la saison (à titre indicatif :
trois fois par semaine au printemps, une fois par semaine en été, deux fois par
semaine en automne) je leur donne également un parmi ces légumes :
haricots verts, petits pois, courgettes (vendus congelés en sachets et
préalablement décongelés), carottes crues râpées ou partiellement cuites, choux
de Bruxelles, lentilles (réhydratées), pois chiches (réhydratés), pois cassés
(réhydratés), haricots mungo (réhydratés). Pour ce qui concerne les fruits, je dois dire que mes Uromastyx
ne les aiment pas, sauf peut-être les figues et les figues de
barbarie. Mais c’est vrai aussi que les goûts changent d’un individu à
l’autre et que leurs préférences changent avec le temps. D’ailleurs, n’importe
quelle nourriture peut être refusée aujourd’hui et appréciée demain. Régulièrement, deux fois par mois environ, je leur prépare
une coupelle de graines (30 gr environ) que je mélange avec du carbonate de
calcium. A la différence des salades et des légumes que je donne indifféremment
aux adultes et aux juvéniles (ce qui change est évidemment la taille des
"morceaux"), les graines ne sont pas les mêmes selon l’âge de
l’animal. Pour les juvéniles (à partir de 12 cm de longueur totale) : lin
doré et brun, quinoa, millet, alfalfa (c’est-à-dire graines de luzerne), tandis
que le sarrasin est distribué aux jeunes de plus de 20 cm. Pour les
adultes : blé, orge décortiqué, sarrasin, tournesol, cacahouètes non
grillées pour perroquets, ainsi que les graines des juvéniles. Aux bébés je ne
donne pas de graines par crainte d’occlusion intestinale. Etant donné le comportement des mes Uromastyx, ces
graines ont vite fait de se retrouver éparpillées partout et mélangées au
substrat : ça leur permet de se constituer une "réserve" de
nourriture, avec des morceaux de légumes ou de salade séchés, que les
fouette–queues déterrent par des mouvements vifs des pattes. En fait, même si
j’enlève tous les jours le plus gros de la nourriture non consommée, on ne peut
empêcher que des débris de ces aliments restent mélangés aux copeaux :
mais l’environnement sec dans lequel je les maintiens évite qu’ils pourrissent
et ils peuvent donc être consommés (d’ailleurs j’ai remarqué que parfois les Uromastyx
les préfèrent aux aliments frais). La salade et les légumes sont saupoudrés avec du carbonate
de calcium trois fois par semaine (tous les jours pour les juvéniles et les
femelles en phase de reproduction), tandis qu’une fois par semaine (deux pour
les jeunes) j’ajoute à la nourriture des vitamines avec un mélange de
"Petphos® croissance" (complément vitaminique pour chiots)
et de vitamines pour oiseaux (Ocevital®). En ce qui concerne les insectes, Uromastyx en
captivité mange volontiers grillons, criquets, morios ou vers de farine, mais
cette nourriture n’est pas indispensable pour sa bonne santé, en particulier si
on lui donne des protéines végétales (par exemple avec les petits pois ou
les haricots verts); il y a même des éleveurs étasuniens qui ont maintenu
leurs Uromastyx, adultes et juvéniles, pendant des années sans
leur donner aucun insecte. De plus, chez les adultes, une nourriture trop riche
en protéines animales risque de provoquer des maladies hépatiques qui peuvent
causer la mort du lézard végétarien, un risque moins important pour les
juvéniles ou les femelles en période de reproduction. La distribution des
insectes sera donc occasionnelle, plus fréquente pour les femelles gravides ou
qui viennent de pondre et pour les juvéniles. Des insectes toujours saupoudrés
de carbonate de calcium et de vitamines et bien nourris par mes soins. En
sachant toutefois que certains des mes Uromastyx ne les apprécient
guère, notamment les U. aegyptia aegyptia, tandis que les U. ocellata
et U. hardwickii en raffolent. Je me suis aussi "appuyé"
sur les insectes pour démarrer les nouveau-nés, petits grillons et vers
buffalos : apparemment, le mouvement des proies excite les bébés. Compte tenu de son aire de distribution, Uromastyx ne boit presque jamais d’eau
libre en milieu naturel. En captivité, j’ai remarqué que seulement les femelles
gravides ou ayant récemment pondu, les nouveau-nés, les animaux fraîchement
importés ou malades buvaient systématiquement. Dans ces cas je leur mets à
disposition une coupelle plate d’eau. Certains éleveurs préconisent une légère
vaporisation matinale dans un coin du terrarium (Wilms, 2002) : pour ce qui me concerne, je ne le fais
pas en craignant que cela puisse entraîner une hygrométrie trop importante dans
le terrarium. Comportement en captivité
Le comportement d’Uromastyx en captivité varie d’un
individu à l’autre et, surtout, s’il s’agit d’un animal né en captivité ou
sauvage, déjà acclimaté ou de récente acquisition, bien nourri et bien chauffé
ou stressé et malade. Mais, en règle générale, à partir de mon expérience, je
pense que l’idée qu’il s’agit d’un lézard farouche, qui passe sa journée caché,
qui essaye de mordre dès qu’on le touche et que de toute façon on ne peut pas
manipuler, est fausse. Ce que j’ai constaté c’est qu’au contraire Uromastyx,
surtout s’il est né en captivité, est un lézard très curieux qui regarde
avec intérêt tout ce qui se passe autour de lui, en général il peut être
manipulé sans que cela provoque un état de stress tandis qu’il faut éviter de
le contenir, la contrainte étant mal supportée par l’animal. Une fois dépassée la crainte de l’homme –crainte qui, quand
elle existe, influence négativement le comportement du lézard– Uromastyx
est un sujet idéal d’observation. Ceci est encore plus vrai si on maintient un
couple ou un groupe car le comportement interspécifique est très varié selon la
saison, et particulièrement intéressant à la saison des accouplements. D’une manière générale, parmi les espèces d’Uromastyx que
je possède, U. acanthinura et U. dispar maliensis peuvent être
maintenus en couple. Sur la base de mon expérience, j’ai remarqué qu’il existe
une incompatibilité entre mâles ainsi qu’entre femelles de ces espèces. En
fait, non seulement les mâles se "bagarrent" mais les femelles aussi
peuvent être agressives entre elles, notamment avant et après la ponte. Les
morsures ne sont pas mortelles en soi, c’est-à-dire qu’en générale ils ne
s’arrachent pas des morceaux de chair, ne s’étripent pas, souvent ils ne
saignent même pas. Pour ce que j’ai pu constater, deux cas de figure peuvent se
présenter : ou les deux "bagarreurs" se tiennent tête ou un des
deux s’avoue vaincu et s’échappe sous la cachette la plus proche. Dans le premier cas, ils se font face en élargissant et
aplatissant leur corps, ils tournent en rond "en biais" en montrant
ainsi le dos large et rond et ils se mordent mutuellement sur les côtés ou aux
cuisses, à l’épaule, à la queue, et, en gardant fortement prise, ils essayent
de renverser l’adversaire. Ce qui veut dire que non seulement ils se pincent avec
leur "bec" puissant mais la peau pincée est "vrillée" avec
des brusques mouvement de tête. Ces batailles peuvent durer longtemps, jusqu’à
ce qu’un parmi les adversaires s’enfuie, et même si les blessures ne paraissent
pas graves sur le coup, par la suite sous la peau meurtrie se développent des
abcès qu’il faut s’empresser de soigner pour empêcher qu’ils évoluent en
septicémie (favorisée par l’état de stress profond qui suit l’affrontement).
Finalement, là où la peau a été meurtrie les écailles ne repoussent pas et
pendant longtemps il reste une peau lisse et blanche. Dans le deuxième
cas de figure, le plus faible ne se bat pas mais il n’a pas de répit non plus,
contraint à rester caché il se nourrit peu et mal, ne se chauffe pas et le
stress continu dans lequel il vit affaiblit son organisme en ouvrant la voie à
diverses maladies. Au contraire, les couples vivent ensemble sans trop se
disputer, je les sépare seulement une semaine avant la ponte pour permettre à
la femelle de pondre tranquillement et éviter d'éventuels dommages aux œufs.
Les seuls problèmes que j’ai constaté concernent éventuellement l’insistance
avec laquelle le mâle essaye de s’accoupler : si la femelle n’est pas
réceptive elle peut "stresser" au point de ne plus vouloir sortir de
son repaire. C’est à l’éleveur d’évaluer si le mâle peut rester dans le
terrarium ou s’il doit être momentanément isolé. Parmi les autres espèces, U. ocellata peut
(sauf exceptions) être maintenu "en harem", un mâle avec deux ou
trois femelles. Il arrive de temps en temps que les femelles montrent une
certaine agressivité entre elles mais il s’agit d’escarmouches pas vraiment
sérieuses. Bien évidement l’éleveur devra toujours rester vigilant pour déceler
tout changement dans le comportement qui pourrait entraîner des combats
dangereux pour les animaux. U. a. aegyptia également
est maintenu "en harem", un mâle pour deux femelles. Cependant, quand
une des deux femelles a atteint la maturité sexuelle et s’est accouplée, elle est devenue de plus en plus agressive à
l’approche de la date de ponte, au point que j’ai été contraint d’enlever le
mâle et l’autre femelle. Après la ponte et jusqu’à aujourd’hui (deux mois après
la ponte) ça n’a pas été possible de reconstituer le groupe, la femelle qui a
pondu attaque systématiquement les deux autres individus. Pour ce qui concerne U. hardwickii, je
maintien depuis presque deux ans huit
individus ensemble, quatre adultes (un mâle et trois femelles) et quatre
sub–adultes (un mâle et trois femelles) et je n’ai observé aucune manifestation
d’agressivité. Dans le milieu naturel, U. hardwickii a tendance à vivre en colonies (Minton, 1966). Finalement, pour U. geyri j’ai vérifié depuis deux ans que l’on peut
maintenir les individus de cette espèce en petits groupes composés de deux ou
trois mâles et deux ou trois femelles sans qu’il se manifeste aucune
agressivité interspécifique, même pendant la période des accouplements. Même
s’il y a toujours une hiérarchie, tous les individus évoluent normalement et
ils ne souffrent pas de la cohabitation. J’ai même assisté à un
"accouplement à quatre", c’est-à-dire que dès qu’un jeune mâle a
commencé à s’accoupler avec une femelle, le plus gros mâle, plus vieux, est
arrivé pour prendre sa place et tout de suite après un deuxième jeune mâle a
aussi tenté sa chance de manière que pendant quelques minutes la femelle avait
trois mâles accrochés sur son dos ! En définitive c’est le plus gros qui a
fini pour s’accoupler. Chez un autre groupe, les deux femelles se sont
accouplées à tour de rôle avec les deux mâles. Pour ce qui concerne les juvéniles, quand ils sont
maintenus en groupe, ils suivent souvent les mêmes schémas des adultes. Les
jeunes U. acanthinura et U. dispar maliensis peuvent parfois
cohabiter dans le même terrarium pendant un laps de temps mais il s’agit
toujours d’un équilibre instable vite rompu par l’individu qui, en assumant le
rôle de dominant, poursuit d’un bout à l’autre du terrarium ses frères et sœurs
en leur mordant les flancs et la queue. Ainsi il ne donne plus de répit aux autres
en leur "volant" la meilleure place au "soleil" la plus
belle cachette, souvent en les empêchant de s’approcher de la nourriture. La
condition d’individu dominé est dangereuse à plus forte raison pour un jeune
animal et ne peut être maintenue longtemps. C’est pourquoi je garde séparés les
juvéniles dès qu’ils deviennent agressifs entre eux : j’ai essayé
d’éloigner le dominant mais en l’espace de quelques jours un autre dominant
s’impose et le "cirque" recommence. Au contraire, les juvéniles U. ocellata, U. a.
aegyptia, U. hardwickii et U. geyri ont grandi ensemble sans
problèmes. Reproduction en captivité Tout d’abord je veux préciser que mon
expérience dans la reproduction des Uromastyx est très limitée :
j’ai reproduit Uromastyx ocellata en 2000, 2002, 2003 et 2004, Uromastyx
acanthinura et Uromastyx dispar maliensis en 2001, 2002, 2003 et
2004, Uromastyx geyri en 2002, 2003 et 2004, Uromastyx a. aegyptia en
2004 et U. hardwickii en 2004. Toutefois, même si, d’après moi, pour une bonne
maîtrise de la reproduction sont nécessaires plusieurs années consécutives de
succès, je pense avoir appris quelques éléments de base qui ont été jusque là
confirmés par des résultats positifs. hivernage La première et la deuxième année que j’ai reproduit
mes Uromastyx, je n’ai pas
entamé un véritable processus d’hivernage. N’ayant pas connaissance de donnés
sur ce sujet et en me fondant sur l’idée, fausse, que la reproduction des Uromastyx
en captivité est très difficile voir impossible, j’ai laissé vivre mes animaux
en hiver dans les mêmes conditions que le reste de l’année hormis une baisse de
photopériode (10 heures en hiver, 14 heures en été). Du moins c’est ce que je
croyais…. J’ai été donc très surpris quand, le 27/02/2000 j’ai vu mes Uromastyx
ocellata s’accoupler. Avec le recul, en cherchant les raisons de cet
exploit, je me suis rendu compte que le câble chauffant ne marchait plus depuis
au moins un mois et que donc dans le terrarium il y avait eu une baisse, ni
voulue ni maîtrisée, de la température. Un scénario similaire s’est produit
l’année suivante pour une partie des mes Uromastyx acanthinura et Uromastyx dispar maliensis,
justement ceux qui se sont reproduit en 2001, tandis que d’autres femelles de
la même espèce logées dans un autre terrarium où la température est restée
élevée tout le long de l’hiver, ne se sont pas accouplées.
Fort de cette expérience, et en ayant entre temps
pris connaissance des procédés employées par des éleveurs étasuniens dans la
reproduction d’Uromastyx, j’ai mis au point un schéma d’hivernage (voir
Tableau 2) qui a été appliqué notamment aux adultes Uromastyx acanthinura,
Uromastyx dispar maliensis et Uromastyx geyri. Pendant les trois semaines "critiques" du
08-déc au 28-déc j’ai multiplié mes observations pour m’assurer que tout se
passait bien et j’ai remarqué qu’en moyenne un jour sur trois les
fouette–queues sortaient de leur cachette pour se chauffer sous le spot en se
retirant dès que les trois (ou deux) heures étaient écoulées.
Un tel procédé (et aussi parce-que la température ne descendait jamais
au-dessus de 15° C, température minimale atteinte la nuit) permet au lézard de
garder sa température interne à l’intérieur des limites vitales. En
revanche, les adultes Uromastyx ocellata, Uromastyx o. ornata, Uromastyx a.
aegyptia et Uromastyx hardwickii continuent pendant toute la durée de l’hivernage à
bénéficier de la chaleur et de la lumière diffusées par les spots pendant les 8 heures du jour, mais la luminosité diminue
car le néon est éteint et les animaux ne se
nourrissent pas. Cette différence de traitement
est due au fait que ces espèces subissent à l’état sauvage un hivernage plus
doux que les autres espèces du Sahara. Pour ces espèces (ainsi que pour U.
benti) une baisse de température de 5°-10° C en hiver serait
suffisante pour stimuler le cycle reproducteur (T. Wilms, 2001). A ce propos, il
faut se rattacher aux observations de C. Grenot
(1976) en milieu naturel : la température, la lumière et l’humidité
influent directement sur le cycle sexuel mais ce serait l’augmentation
progressive de la photopériode le stimulus principal qui détermine le début de
l’activité sexuelle. L’abondance en végétaux qui suit les pluies printanières
aurait aussi un rôle important dans ce processus. Les juvéniles de ces mêmes espèces bénéficient également
d’un changement saisonnier, c’est–à–dire la journée de 8 heures ainsi qu’une
relative baisse de température notamment la nuit ; en revanche, le néon et
le spot restent allumés pendant les 8 heures du jour. La nourriture leur est
proposée deux à trois fois par semaine. Si une période de repos hivernale est nécessaire pour
reproduire le genre Uromastyx, je crois qu’un léger hivernage est
bénéfique à tout âge et indépendamment de l’objectif de la reproduction, il
permet de marquer le mouvement des saisons et, peut-être, contribue à
reproduire un environnement plus naturel donc plus favorable au bien-être des
animaux en captivité. Accouplement
Les parades d’accouplement menées par les mâles se heurtent
souvent, au début, à un net refus de la part des femelles. Le mâle commence par
des amples hochements de tête verticaux qui entraînent aussi les pattes
antérieures en donnant l’impression qu’il "fait des pompes". En même
temps il tourne frénétiquement autours de lui-même et au-dessus de la femelle
et il essaye de la mordre sur les côtés, sur le dos, à la nuque. Si elle n’est
pas réceptive, la femelle essaye de s’échapper, une fois attrapée agite
fortement les pattes et, pour être encore plus claire dans son refus, se met
sur le dos, ventre en l’air. Cette position rend impossible l’accouplement et
le mâle, après avoir valsé en rond inutilement sur le ventre de la femelle, la
laisse tranquille pour essayer de nouveau plus tard. Quand la femelle est réceptive elle ne s’enfuit pas face
aux avances du mâle et, quand il la pince au cou ou sur le dos, elle soulève la
queue en favorisant ainsi la pénétration d’un des deux hemipenis du mâle.
L’accouplement dure 3–5 minutes, il peut y en avoir plusieurs le même jours
(même avec des mâles différents) et, à ma connaissance, les Uromastyx s’accouplent
pendant environ une semaine, jusqu’à 11 jours, tous les jours.
Gestation D’une manière générale, la ponte a lieu entre 4 à 6 semaines à
compter du dernier jour d’accouplement (Tableaux 3 a, b, c, d). Ponte
Mes Uromastyx
pondent une seule fois par an. Cependant, d’après certains auteurs (Doumergue,
1901 ; Bons, 1969 ; Wilms, 2001) il pourrait y avoir deux
pontes par an, séparées par une petite période de repos pendant l’été chez U.
acanthinura. Une semaine environ avant
la ponte, la femelle s’arrête de manger et elle commence à creuser un peu
partout, de manière de plus en plus acharnée à mesure que la date de la ponte
approche. Des renflements abdominaux peuvent parfois trahir la présence des
œufs, mais pas nécessairement. A ce moment là, je place dans le terrarium une
boite de ponte. Il s’agit d’une bassine
30 x 40 x 15 cm environ remplie de vermiculite légèrement humide ; sur le
devant de cette bassine j’ai pratiqué une ouverture ronde de 8 ou 10 cm de
diamètre dans laquelle j’ai inséré un tuyau flexible (tuyau de VMC) long de 40
à 50 cm qui représente le "tunnel" d’accès à la "chambre de
ponte". Cette dernière est ensuite fermée avec une plaque en PVC.
D’une manière
générale, la femelle accepte cette chambre de ponte si le "plafond"
est suffisamment bas, c’est–à–dire si elle ne peut pas s’y tenir debout ; pour
la sécuriser encore plus j’enlève le mâle qui a la fâcheuse tendance de
"squatter" ce pseudo-terrier. Si elle refuse d’y pondre, je vérifie
la température (qui ne doit pas être plus élevée au fond de la boite par
rapport à le surface) et l’hygrométrie (la vermiculite doit être légèrement
humide). Une fois la ponte effectuée, je retire les œufs et je
les place dans l’incubateur. Parfois, la femelle continue pendant une à deux
semaine à "protéger" son site de ponte en empêchant le mâle de s’y
approcher, en soufflant et en le poursuivant jusqu’aux frontières de son
territoire. Le nombre des œufs pondus varie selon l’espèce, l’âge
et la taille (Tableau 3 a, b, c, d). Incubation Les œufs sont placés dans une boite avec un couvercle troué
et remplie de tourbe sèche ; cette boite
est ensuite placée dans un incubateur où la température est de 31-32° C et l’humidité de 100% environ. Ces données
sont maintenues constantes pendant la durée de l’incubation, en moyenne entre
80 et 90 jours (Tableau 3 a, b, c, d). L’incubateur
dont je me sers est du genre "fait–maison" : un vieux frigo
débranché et équipé d’un câble chauffant relié à un thermostat et qui traverse
en partie un bac d’eau de la taille du bac à légumes du frigo. Cela me permet
d’avoir un environnement isolé, saturé d’humidité et à une température
constante : ces données je les retrouve dans les boites car les couvercles
sont troués. D’autres moyens
peuvent être envisagés, par exemple certains éleveurs (Wilms, 2001) préfèrent incuber les œufs dans une boite fermée
sans aérations et remplie de vermiculite, tout en humidifiant légèrement avec
une seringue la vermiculite au fond de la boite, et en ouvrant celle-ci de
temps en temps pour permettre le renouvellement de l’air. Quoiqu’il en soit il est
impératif que les œufs ne soient pas posés sur un substrat humide sous peine de
les voir moisir. En bref : substrat sec dans un environnement saturé
d’humidité. Quelques jours avant
l’éclosion, les œufs peuvent "perler", c’est-à-dire que des
gouttelettes se forment sur la surface de la coque. En d’autres cas, les œufs
se dégonflent une semaine à dix jours avant l’éclosion ; parfois aucun
changement n’est visible.
Naissance Les naissances sont échelonnées sur 3, 4 jours. Le
taux d’éclosion est variable (Tableau 3 a, b, c, d). Les
nouveau-nés U. acanthinura et U. d. maliensis mesurent 8–9 cm
environ de longueur totale pour 6 gr environ de poids; les nouveau-nés U.
geyri et U. ocellata sont un peu plus petits, 7–8 cm
environ de longueur totale pour 3.5–4.5 g environ de poids. Ils sont tout de
suite bien vifs et ils commencent à manger deux, trois jours après la
naissance. La
croissance est relativement importante les premiers mois. Ensuite, dès que la
photopériode diminue, elle ralentit considérablement et elle s’arrête en
novembre–décembre. Avec le retour de la "bonne saison" la croissance
reprend avec vigueur : à l’âge d’un an, par exemple, les jeunes U.
acanthinura mesurent 20 cm environ pour 85 gr de poids, alors que les
jeunes U. d. maliensis mesurent 18 cm environ pour 50 gr de poids.
Une mésaventure qui a frappé les premiers mois de vie de mes
petits Uromastyx en 2001 est riche en enseignements. Dans un texte
d’éleveurs étasuniens j’avais lu qu’ils donnaient à manger à leurs nouveau-nés
les excréments des parents : ceci me paraissait sensé car ce genre de
"nourriture" favorise la création de la flore intestinale et cette
pratique est courante dans la nature chez les animaux végétariens (Iguana
iguana, entre autres, mais aussi chez certains marsupiaux comme le koala).
Malheureusement, quelques jours après avoir ainsi nourri mes bébés Uromastyx,
certains d’entre eux ont commencé à avoir la diarrhée et 10 sont morts avant
d’avoir pu être soignés. L’année suivante je n’ai pas répété l’expérience et
les jeunes ont grandi normalement. Par contre, le fait que pendant les deux
premiers mois de vie les jeunes mangent systématiquement leurs propres
excréments ainsi que ceux de leurs frères et sœurs n’a pas d’effets négatifs
sur leur santé. Maladies et soins
D’une
manière générale –et si je me réfère à mon expérience–, je peux dire que dans
l’ensemble Uromastyx est un lézard robuste quand : -
- il est maintenu dans des bonnes
conditions de température et d’hygrométrie ; -
- il est nourri avec des aliments
adaptés et supplémentés en calcium et vitamines ; -
- on lui fournit une bonne
exposition aux UVB et aux UVA ainsi qu’une bonne luminosité ; -
- il évolue avec un rythme
saisonnier en ce qui concerne la durée du jour et les variations de température
jour-nuit ; -
- il est maintenu sur un substrat
adéquat ; -
- il est entouré d’un décor qui ne
le met pas en danger ; -
- il n’est pas soumis à des
situations de "stress" continu. Il faut toutefois faire la différence entre un animal né en
captivité et un animal fraîchement importé. Ce dernier arrive avec déjà un
parcours de capture-stokage-transport etc. qui l’a affaibli et rendu très
vulnérable aux maladies. C’est donc à l’achat que je "trie" pour
avoir le maximum de chance d’avoir un lézard qui s’adaptera à la captivité et,
de plus, se reproduira. Je n’achète donc pas des animaux trop maigres
(en regardant notamment la queue), qui ont le regard éteint, des abcès, des
graves problèmes de mue, des résidus de diarrhée au cloaque, du mucus dans la
bouche (symptôme de problèmes respiratoires)….. Les animaux d’importation sont souvent parasités, ce qui
peut ne pas être évident au coup d’œil. Il faut donc procéder au déparasitage,
sous contrôle de votre vétérinaire, notamment avec du Flagyl® car
les amibes sont parmi les parasites les plus fréquemment rencontrés chez les Uromastyx.
Le Panacur® est aussi un bon vermifuge contre les oxyures présentes
en grande quantité dans leur tube digestif. Une thérapie qui doit être
effectuée d’urgence si le lézard présente des symptômes de diarrhée ou de sang
dans les selles. Les maladies respiratoires sont parmi les plus
courantes chez les Uromastyx, il suffit parfois d’une baisse trop
importante de température ou d’un courant d’air. Pour soigner ce genre
d’infection il faut employer des antibiotiques que votre vétérinaire vous prescrira.
Ce que je veux faire remarquer à ce sujet est que si votre vétérinaire n’est
pas un spécialiste des reptiles vous devez lui dire qu’il s’agit d’un lézard
végétarien afin qu‘il ne lui donne pas des antibiotiques à spectre large qui
risquent de détruire sa flore intestinale. J’ai aussi eu à faire à des problèmes de mue,
c’est-à-dire que pendant la mue (qui peut se dérouler sur plusieurs jours ou
semaines) la peau devient rêche et s’effrite en lambeaux minuscules ; dans
ce cas je lui fais prendre un bain d’eau tiède et je le badigeonne avec une
pommade hydratante, comme la Biafine®. Un autre problème auquel j’ai été confronté est relatif au
fait qu’il s’agit de lézards qui creusent tout le long de leur vie dans des
terrains souvent durs et pierreux, donc ils ont les ongles adaptés pour cela.
En captivité, cette activité étant très réduite, les ongles poussent de manière
anormale, ils peuvent donc se casser en provoquant des panaris ou des abcès ou
encore il peut y avoir des déformations des doigts. J’ai par conséquent pris
l’habitude de couper régulièrement les ongles de mes Uromastyx. Pour faire prendre au fouette–queue un éventuel traitement
par voie orale (et aussi pour regarder s’il n’a pas une stomatite), le
principal problème est de réussir à lui ouvrir la gueule, car il possède une
force impressionnante dans la mâchoire. Pour ne pas le blesser, il faut
réaliser l’opération avec calme et douceur. J’utilise deux techniques : – La première consiste à tirer le bout de la lèvre
inférieure vers le bas avec son doigt. Il ne faut surtout pas forcer, si
l’animal ne veut pas ouvrir la bouche il faut passer à la deuxième
méthode. – La deuxième
technique consiste à "chatouiller" avec le pouce et l’index les coins
des lèvres avec un mouvement doux mais répétitif de va-et-vient. Ce procédé
prend un peu plus de temps que le premier, mais avec un peu de patience et
d’entraînement il fonctionne très bien. Conclusion Vu l’aire de répartition des Uromastyx, il est
facile de recréer des conditions de maintenances adéquates pour non seulement
pouvoir les maintenir mais aussi pour les amener à se reproduire. En effet, il
est beaucoup plus facile de pouvoir satisfaire des besoins important en
chaleur, que le contraire (les systèmes de refroidissements sont onéreux et mal
adaptés à la terrariophilie). De plus, Uromastyx est herbivore ce qui
simplifie encore sa maintenance. Encore trop peu sont reproduit en captivité en
France, il serait souhaitable qu’un nombre plus élevé de personne s’adonne dans
l’avenir à l’élevage de ce lézard au comportement si captivant. |